
L'église de Ruffey les Beaune surprend le visiteur par la hauteur de son clocher et par les dessins de sa toiture, rappelant la célèbre couverture de l'Hôtel-Dieu de Beaune
Sur une base romane du XIème siècle, elle fut érigée dans la deuxième moitié du XVème siècle (1462) par son curé, l'abbé Grignard, telle qu'on peut la voir aujourd'hui.
Le duché de Bourgogne et son Duc régnant, Philippe III le Bon est au sommet de son rayonnement.
On dit qu'elle est de style burgondo-flamand. La Bourgogne sera rattachée au royaume de France en 1480.
Elle a ensuite subi quelques transformations au XVIII ème siècle et une importante restauration à la fin du XIX ème siècle, sous la direction de Charles Suisse (élève de Violet le Duc) architecte des Monuments Historiques.
A L'intérieur de l'église St Léger de Ruffey les Beaune, le regard se porte sur la grande baie flamboyante datant du XVème, avec un vitrail du XIXème.
A L'extérieur, cette grande baie porte les écussons blasonnés de l'abbé Grignard, le bâtisseur de cette église au XVème.
Comme à l'Hôtel-Dieu de Beaune, la nef et le choeur sont fermés par une voûte en berceau.
Dans sa partie la plus ancienne, le lambrissage de la voûte était réalisé en douves de tonneaux.
Sur les murs, une peinture au pochoir sur l'ensemble rappelant les anciennes litres funéraires, une frise courant dans la partie basse de la voûte, également au pochoir.
Une fresque représentant les douze apôtres, avec leurs attributs ceint l'ensemble de l'édifice.
La chaire à prêcher est datée du XVème
Le retable du martyr de St Léger. Daté du XVème siècle, rare peinture sur bois, ce quintiptyque retrace le martyr de Saint Léger (663), évêque d'Autun, patron de la paroisse.
La fuite en Egypte, est médiévale et attire l'attention de beaucoup d'érudits en art roman bourguignon. L'âne se paisse d'herbe, position rare dans les représentations des "fuites en Egypte", et St Joseph tient à la main un petit baril, on reconnait le "barrot" des vignerons bourguignons.
Soutien du beffroi :
Pour soutenir le clocher imposant de ce petit édifice, Charles Suisse lors de la restauration de 1899, imagina "Ce simple enlacement de poutres, recevant une grâce toute particulière de figures d'anges volant horizontalement."
L'intérieur de l'église
Le vitrail du choeur.
Il a été créé lors de la restauration de la fin du XIXème siècle, par une maison de Toulouse, maison qui a réalisé de nombreux vitraux dans la région à cette époque.
La voûte en berceau
Restaurée à la fin du XIXème siècle, on peut en voir une semblable aux Hospices de Beaune.
La frise
Cette frise court tout au long de la voûte, dans sa partie basse. Elle a été réalisée au pochoir.
La chaire
La chaire est datée du XVème siècle. Seul l'escalier a été mis en place à la fin du XIXème siècle, pour remplacer une échelle
en mauvais état.
Le retable
Retable dit "du martyr de Saint Léger". Daté du XV ème siècle, ce retable décrit le martyr de Saint Léger, évèque d'Autun, patron de la paroisse. C'est une peinture anonyme sur bois.
Dans le premier panneau, deux soldats crèvent les yeux de Saint Léger. Ils l'obligent à marcher pieds nus dans un ruisseau (panneau 2), lui arrachent la langue (panneau 3). Le panneau 4 montre des fidèles en prière devant la demeure de Saint Léger. Le panneau 5 montre Saint Léger, décapité. A sa droite, l'abbé Grignard, curé de Ruffey-Lès-Beaune à l'époque de la rénovation de l'église, au milieu du XVème siècle. Ce retable a été entièrement rénové en 2018 à l'initiative de l'Association des amis de St Léger et de la commune.
Cette église est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. (1995)
Elle est ouverte à l'occasion des journées européennes du patrimoine, pour des visites libres ou guidées.